La Maçonnerie est un monde complexe dans lequel fleurissent les évidences et les clichés. Si nous connaissons mal la Maçonnerie britannique il ne faut pas croire que nos frères anglais nous comprennent mieux. Un effort de communication de part et d'autre du Channel ouvrirait certainement à une meilleure connaissance l'une de l'autre et bousculerait les mentalités et de soi-disant certitudes si éloignées de la réalité. C'est un peu l'objet d'une loge d'études et de recherches comme «William Preston».
Le fossé qui sépare nos deux Maçonneries est d'abord et avant tout un fossé culturel et nous allons l'examiner par le thème choisi : initiation et symbole. Apparemment la Franc-maçonnerie, britannique ou française, pourrait se définir comme un monde d'initiation et de symbole. Mais quelle réalité se trouve sous cette définition consensuelle ?
1. les points communs entre les Maçonneries britanniques et françaises :
2. les différences entre ces Maçonneries :
Pour les percevoir il faut évoquer brièvement l'histoire des ces notions.
3. En somme, on le voit, la Maçonnerie est à la fois semblable à elle-même et très différente selon les époques et les pays. On pourrait dire la même chose du christianisme ou d'autre chose. Bref y-a-t-il une définition précise, idéale et fondamentale de la Franc-maçonnerie? Sans doute pas. L'unité de la Franc-maçonnerie, son essence, réside dans ses origines, ses filiations, ses similitudes formelles, le tout avec des significations extrêmement variables et diverses. Et, dans cette optique, les notions de «régularité» ou d'«irrégularité» n'offrent plus de frontières si distinctes et ne sont pas pertinentes pour rendre compte de la complexité du phénomène maçonnique. Sans même parler du fait que dresser des murs et des excommunications entre frères ne semble guère maçonnique. On peut défendre son identité tout en parlant aux autres. Et si la définition idéale de la Franc-maçonnerie est si lointaine, c'est peut-être parce que la Maçonnerie idéale elle-même est si lointaine qu'on ne peut l'atteindre seulement que dans le cœur des hommes.
Discussion :
Les responsabilités dans l'absence de dialogue entre les maçonneries françaises et britanniques sont certainement partagées, et les divergences culturelles aveuglent aussi bien les anglais que les français. Si certains dignitaires de la GLUA sont bien conscients que la France est un pays difficile à comprendre pour des anglais (comme l'Angleterre est difficile à comprendre pour des français) la génération des dirigeants n'est pas encore prête à des changements, ce qui demandera probablement du temps.