Il y a 2 manières de voir le fameux article 2 de l’Union de 1813 : comme le point de départ de cette doctrine qui veut que la Maçonnerie soit composée de 3 grades et 3 seulement ou bien comme le résultat d’une évolution tout au long du XVIIIe siècle. Etudions donc les relations complexes entre les 3 grades du Métier et l’Arc Royal et l’installation ésotérique du Maître de Loge et/ou les relations entre la Grande Loge dite des « Modernes » et celle dite des « Anciens ».
En ce qui concerne l’Arc Royal qui est présenté comme une spécificité des « Anciens » (cf. Ahiman Rezon ou les Constitutions des Anciens, 1756, version française par Georges Lamoine), il fut pratiqué par les « Modernes » dès les années 1750. C’est même chez les « Modernes » qu’on en trouve la première attestation. Une différence tient au fait que les « Anciens » l’intégrait dans le cursus maçonnique normal alors que les « Modernes » ont institué une structure propre : un chapitre dont la 1ère attestation connue est de 1766. Le Grand Maître de la Grande Loge des « Modernes », Lord Blaney, et le Grand Secrétaire James Heseltine en faisait partie. Les discussions aboutissant à l’Union de 1813 ne portaient donc pas sur l’importance de ce grade mais sur sa position dans la structure d’une Grande Loge.
A cela, s’ajoute la question de l’installation ésotérique du Maître de Loge. Là aussi, il semble que ce soit une spécificité des « Anciens » et d’origine irlandaise. Est-à-dire que les « Modernes » l’ignoraient ? Dès les Constitutions de 1723, on note une manière d’installer une nouvelle loge ; dans les années 1720 voici le grade de Maître qui est le 1er des hauts grades avec sa légende aux conséquences incalculables. Le mot est-il perdu ? L’installation ésotérique apparaît dans Les trois Coups Distincts (1760), une divulgation des usages de « Anciens » mais aussi dès 1762 dans Jachin and Boaz, une divulgation des usages des « Modernes ».
Il y a là toute une réflexion sur le 3ème grade et sa légende.
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