La pratique du rite anglais style émulation en Australie
Philippe Rivayrand. 2003
L’Australie est un pays fédéral composé de 8 états ou territoires. Sur le plan maçonnique, il est divisé en 6 Grandes Loges.
A Sydney, on peut visiter le Masonic Center, un bâtiment aux lignes futuristes, qui contient un grand « Temple » immense et fastueux. Ce bâtiment sert également de centre de conférences. Le visiteur se voit proposer des brochures d’information sur des sujets tels que « Pourquoi la Franc-Maçonnerie ? », « La Franc-Maçonnerie et la religion », « L’explication du blason de GL d’Australie », etc. Sur un marque-page largement distribué, on résume toutes ces informations en expliquant ce qu’est la franc-maçonnerie (principalement une organisation au service de la communauté), son histoire et comment y adhérer.
La visite d’une loge a permis de faire les constatations suivantes. Cette loge fait partie de la Grande Loge Unie du Queensland. Le local dans lequel elle se réunit lui appartient et, en dehors des tenues, accueille les enfants handicapés de la ville. L’aménagement de la loge est tout à fait classique. Tout au plus peut-on noter un ingénieux système de coulissement des tableaux. La majorité des frères qui composent la loge appartient à la bourgeoise moyenne. L’habillement des frères est adapté à la température locale (environ 35°). Les tabliers sont connus. La loge réunit de 15 à 20 frères, y compris les visiteurs. Le visiteur étranger est fraternellement et très chaleureusement accueilli. Naturellement il est tuilé. Cela est très simple puisque la communication, dans les règles, du mot d’apprenti et des 5 points du compagnonnage suffisent. Si l’on vérifie que le frère est « régulier », au sens anglo-saxon, les loges jouissent, en réalité, d’une grande liberté relativement à la question de la reconnaissance.
Le rituel (ouverture, cérémonie d’initiation, fermeture) est entièrement pratiqué par cœur. Il n’y a pas de conférence de maîtres ni de cortège d’entrée. Lors de l’ouverture des travaux, le Vénérable Maître, qui est élu tous les ans, s’adresse à tous les officiers et non pas seulement aux 1er et 2e surveillants. C’est le Maître des Cérémonies qui dirige le déroulement de la tenue et le Vénérable Maître, comme tous les officiers, se règle sur lui. Lorsqu’il se déplace, le Maître des Cérémonies marque les angles. La pratique du rituel par cœur est facilitée par le fait que le texte est réparti sur un grand nombre de frères. D’ailleurs, dans la convocation individualisée que reçoit chaque frère (il y a 2 tenues par mois), celui-ci est informé du rôle qu’il aura à jouer en loge (on lui rappelle en même temps sa situation financière vis-à-vis de la loge). Il y a un frère souffleur qui suit la cérémonie avec un rituel écrit et le tout s’exécute ainsi dans la simplicité et la décontraction ce qui n’empêche pas la rigueur. On met la main en équerre au signe de respect. Lorsque le candidat reçoit la lumière, des frères d’un côté tendent la main, tandis que d’un autre côté, ils tendent une épée. On chante ensuite un hymne. En règle générale, d’ailleurs, on chante beaucoup en loge. Il n’y a pas de rituel aux agapes mais il y a tout de même des santés d’obligations.