INFORMATIONS BIBLIOGRAPHIQUES ET ACTUALITÉS DE LA MAÇONNERIE ANGLAISE

2003

Freemasonry Today, n° 23 (hiver 2003)

* Page 5, « Letter From The Editor » par Michael Baigent ; p. 6 dans la rubrique « News Briefing : New Archbishop of Canterbury opposes Freemasonry ».

L’antimaçonnisme en Angleterre est traditionnellement et politiquement de gauche (tandis qu’il est plutôt de droite en France) mais il semble maintenant que les milieux conservateurs britanniques soient également contaminés. Depuis une quinzaine d’année, l’église d’Angleterre connaît un glissement certain sur ce terrain et prend de plus en plus souvent des positions populistes contre la maçonnerie : ainsi les récentes déclarations de l’archevêque de Canterbury qui reproche encore à la Maçonnerie d’être une société « secrète ». Il s’interroge sur la compatibilité entre la franc-maçonnerie et le christianisme et se refuse à promouvoir des francs-maçons connus à des postes importants dans l’Eglise anglicane. On laisse même entendre que certains rituels maçonniques auraient des relents sataniques...

Michael Baigent se veut cependant rassurant et voit surtout dans cette prise de position une illustration de l’ignorance quant à la véritable nature de la franc-maçonnerie. Puisse, souhaite-t-il, la « Semaine d’action » de la Grande Loge Unie d’Angleterre qui doit avoir lieu l’été prochain changer cette mauvaise perception du Métier !

* Pages 23-24, « The Metropolitain Grand Lodge of London ».

On annonce la création d’une Grande Loge métropolitaine à Londres directement souchée sur la GLUA et présidée par un Grand Maître, Lord Millett. C’est une de ces structures qu’apprécient les maçons anglais et qui permet de distribuer divers honneurs et grades. Londres sera ainsi traitée à l’image des provinces anglaises.

* Pages 40-41, « Freemasonry-Beyond the Craft ».

La Franc-maçonnerie au-dessus des grades bleus, tel était le thème d’étude des dernières journées du Canonbury Masonic Research Center, en novembre 2002. Trois personnalités françaises éminentes ont participé à cette réunion qui s’est tenue au nord de Londres : « Dr. Roger Dachez », Pierre Gauchet, et Pierre Mollier « Head of the Museum, Archives and Library of the Grand Orient of France » que l’on voit en photo en train de captiver son auditoire. Parmi les orateurs, citons :

Le « Professor Andrew Prescott » de l’université de Sheffield a ouvert les travaux sur le thème « les mythes druidiques et la Franc-maçonnerie ». Le professeur, qui n’est pas maçon, sera bientôt invité dans la prestigieuse loge d’études et de recherches londonienne « A.Q.C., n° 2076 ».

Andrew Durr, membre de cette très célèbre loge, a étudié les associations ouvrières qui ont contribué à la naissance des syndicats. Il a examiné plus particulièrement les relations entre ces associations et la franc-maçonnerie.

Pierre Mollier, « MA in Political Science », a parlé du retour des archives de la Maçonnerie française volées par les Nazis et saisies par les Russes en 1945 et de la découverte, dans ce fonds, de l’existence d’une « Scottish Masters » loge à Berlin en 1742.

Brent Morris, de la revue d’études et de recherches du Suprême Conseil de la juridiction Nord des Etats-Unis d’Amérique Heredom, a évoqué les Hauts grades de ce pays.

Neville Barker Cryer a abordé les origines du chapitre des Harodims, ce chapitre fondé par William Preston justement consacré à l’étude des grades postérieurs à celui de Maître.

Enfin Roger Dachez, sollicité d’une manière impromptue en remplacement d’un orateur défaillant, a défini les 4 acceptions désormais classiques du mot «Martinisme» et évoqué la tradition martiniste.

L’ambiance générale de ces journées d’études est extrêmement sympathique et détendue. Aucune distinction n’est faite entre maçon « régulier » ou non et non maçon. C’est ainsi qu’on a pu y entendre que « the Grand Orient of France is always welcome in England ». On y sent en effet une grande demande d’information sur la maçonnerie continentale, les Hauts-grades, les organisations para-maçonniques, ainsi qu’une volonté d’échange dans les domaines de la recherche et de l’histoire maçonniques relativement à l’étude du contenu et de la signification de la Franc-Maçonnerie.

The Square (mars 2003)

Deux thèmes récurrents parcourent encore ce numéro : les problèmes du rituel et des effectifs.

Page 14, une réponse à un article de R. Richardson paru dans le précédent numéro («What Boredom ?» («Quel Ennui ?») par Chris Radmore) estime que le rituel n’est pas un fardeau inutile et pesant comme certains le pensent et que sa modernisation n’améliorerait pas la pratique maçonnique des frères. Et puis, que signifie : moderniser les rituels ? Supprimer les références à la Bible par exemple ? Ce serait un catastrophe affirme l’auteur de l’article. Non, les causes de la désaffection des jeunes anglais vis-à-vis de la Maçonnerie sont à chercher ailleurs.

Page 23, l’article «Falling Membership» revient sur la baisse des effectifs de la GLUA. Cette dernière regrouperait aujourd’hui 320 000 membres. De plus, il semblerait que les Side degrees ou Hauts-grades, grades pratiqués en dehors de la juridiction de la GLUA mais en rapport avec elle, attirent moins de frères qu’auparavant.

Freemasonry Today n° 25 (été 2003)

« Modest Stillness and Humility » (page 17) : Julian Rees rappelle qu’il n’est pas permis aux maçons de parler de politique ou de religion. Cette règle adoptée au début du XVIIIe siècle, époque où l’Angleterre cherchait à établir la paix civile et religieuse, est toujours valable aujourd’hui. Mais peut-on et doit-on parler des conflits qui ensanglantent la planète ? Les Maçons peuvent-ils garder le silence alors que leurs travaux doivent « être conduits dans la paix » ?

« For the Support of Brothers » (pages 18-20) : Andrew Durr présente l’ordre des «Odd Fellows» qui fut (et est) une des nombreuses organisations para-maçonniques qui fleurirent en Angleterre à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Constitué à l’image de la franc-maçonnerie, cet ordre dont la devise est « Amicitia, Amor et Veritas » périclite en Angleterre tandis qu’il reste important aux Etats-Unis où il compte près de 500 000 membres.

« United States Grand Master’s One-Day Classes » (pages 26-27) : Julian Rees propose un autre article sur les pratiques maçonniques américaines. On sait que l’on n’hésite pas dans ce pays à délivrer les 3 grades bleus, du « Métier » comme disent les anglo-saxons, en une seule journée. Mais si cela peut être une réponse aux « difficultés financières » que rencontrent la maçonnerie outre-atlantique, ne doit-on pas considérer aussi que cette manière de procéder « cause un tord certain à la Franc-maçonnerie mondiale » ?

Freemasonry Today n° 26 (automne 2003)

* « 275 Years of Freemasonry Celebrated in France » (pages 26-27) : Julian Rees rend compte des festivités qui ont illustré le 275e anniversaire de « La Maçonnerie Française ». Il a assisté lui-même à certaines cérémonies et notamment aux journées de Lyon les 27 et 28 juin comme représentant dûment mandaté de Freemasonry Today, revue qui revendique son statut « indépendant » même si bien des indices amènent à penser qu’elle est la voix officieuse de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Très favorablement impressionné par ces réunions, Julian Rees constate que, loin d’insister sur ce qui les séparent, les 9 obédiences de « La Maçonnerie Française » ont choisi d’exalter ce qui les réunit. Et il pose la question : comment des frères et des soeurs d’obédiences différentes peuvent-ils agir ensemble ? La France ne montrerait-elle pas, à cette occasion, une pure manifestation de l’universalisme maçonnique ?

* « The Red Cross of Constantine » (pages 36-38) : La revue présente souvent des Side degrees (ou Hauts-grades) et dans ce numéro il s’agit de l’Ordre de la Croix Rouge de Constantin. Pour être membre de cet ordre qui s’est développé au XIXe siècle, il faut être Compagnon de l’Arc Royal. On peut voir une bannière de l’ordre avec les lettres IHSV (In Hoc Signo Vinces, Par ce signe [la croix] tu vaincras), allusion à la vision d’une croix lumineuse qu’aurait eue l’empereur Constantin en 312.